Les vernis à l’eau forment par les phénomènes physiques d’évaporation et d’absorption du véhicule, un film constitué de particules en dispersion (émulsion) qui se déposent sur le support imprimé en s’agglomérant. Ces particules sont essentiellement des polymères acrylates.
La formation du film est favorisée par des hydrosols, résines et autres substances en solution dans l’eau, qui comme un mastic, assurent la cohésion entre les particules polymères et accroissent leur adhérence au support imprimé.
De plus, le vernis contient diverses substances qui facilitent sa mise en œuvre : les antis mousses réduisent l’émulsion sur le rouleau tramé du système de chambre à racle, les agents mouillants abaissent la tension inter faciale de manière à assurer un bon mouillage du support imprimé ou de la surface de l’encre et à permettre, dans le cas d’un primer, le mouillage de la couche de vernis en dispersion par le vernis UV appliqué ensuite. Des retardateurs peuvent améliorer sensiblement les caractéristiques d'étalement et de séchage en cas de recette courte tandis que d’autres additifs permettent de renforcer les propriétés fonctionnelles souhaitées. Il s’agit principalement de particules de cire en dispersion (contre l’abrasion, les rayures et le maculage ou pour améliorer le brillant, la matité, l’aptitude au thermo scellage, l’imprimabilité sur vernis UV etc.) mais aussi de pigments pour effets spéciaux (nacré, métallique) et de substances aromatiques.
Les vernis en dispersion ont longtemps été appliqués par le bac de mouillage et l’on trouve encore des machines équipées de dispositif à deux rouleaux. Aujourd’hui la plupart des machines sont équipées de groupe vernis à chambre à racle qui offre une qualité de vernissage et une souplesse d’application maximale.
Le séchage malheureusement très énergivore des vernis en dispersion est la contrepartie de leur vaste éventail d’applications. En effet, contrairement aux vernis à séchage par rayonnement et aux vernis gras, leur teneur en extrait sec est très nettement inférieure à 100 %. Une partie des composants du vernis en dispersion ne reste donc pas sur le support d’impression. Comme expliqué précédemment, l’eau appliquée en même temps que le vernis doit en effet s’évaporer, ce qui implique un apport énergétique massif et requiert, outre des lampes à infrarouge, un dispositif d’aspiration de la vapeur d’eau ainsi que d'un sécheur à lame d’air chaud. Un séchage thermique trop brusque peut entraîner la fissuration (craquelage) du vernis, en particulier des zones très chargées en encre. |